Chères auditrices, bonjour. C’est encore moi, Josiane Cartier.
Oui, je sais : vous commencez à vous demander où sont passés ces messieurs qui habituellement vous ravissent, dans ces colonnes, avec leurs passionnantes chroniques sur les trains atomiques, les complots internationaux, les cravates en Tergal ou le brandy. Eh bien, la réponse est simple : ils sont allés inaugurer « la Cité de la Ménagère ».
Inauguration de « La Cité de la Ménagère », un vaste complexe dédié à la mise en valeur de la femme dans la société moderne. |
Je voulais les rejoindre mais ils m’ont déconseillé de prendre le volant dans mon état (1), et m’ont rappelé qu’il restait une douzaine de draps à amidonner, 25 kilos de pois chiches à descendre au cellier et sept tapis à battre.
J’ai donc mené à bien ces tâches pour lesquelles mon doctorat en physique a été une aide précieuse. De retour à la rédaction, j’ai trouvé un télex de Raymond Cartier qui disait :
« Josiane, j’ai une idée épatante pour la journée de la femme. Pourquoi n’écririez-vous pas un délicieux petit billet racontant la journée d’une jeune femme moderne d’aujourd’hui, comme Sagan, Mireille ou Claude Pompidou ? »
(1) je suis une femme.
Je me suis aussitôt mise au travail avec ardeur,
cherchant dans notre documentation des informations sur la condition féminine.
avec son partenaire commercial
présente
LA JOURNEE D’UNE FEMME D’AUJOURD’HUI
en images et en couleurs (parfois)
6h15 : au saut du lit, la femme d’aujourd’hui consulte ses messages sur son récepteur télex portatif.
« La direction départementale de l’équipement de Glaire (Ardennes) cherche une experte en stabilisation des chaussées inondables. Voilà un poste qui pourrait m’intéresser. »
8h20 : La femme d’aujourd’hui va sur le terrain pour se tenir au courant des tendances du marché.
11h30 : La femme d’aujourd’hui évalue les bénéfices de plusieurs technologies de pointe.
15h30 : la femme d’aujourd’hui discute avec sa conseillère en arts ménagers de problématiques liées à l’évolution sociale et culturelle des habitants de zones péri urbaines.
20h40 : La femme d’aujourd’hui s’octroie une pause détente autour d'un projet textile personnel.
21h55 : La femme d’aujourd’hui se dit qu’elle devrait également incinérer le peignoir et les pantoufles de son mari si elle ne veut laisser aucune trace.
(réclame)
6 commentaires:
Votre post est délicieux !
Mademoiselle Cartier, votre brillante étude sur l'importance des tâches ménagères prouve que la grâce et l'intelligence de votre sexe ne peuvent qu'affirmer les conclusions des évêques du Concile de Mâcon.
Persévérez, l'égalité est pour bientôt.
Si le mari est déjà incinéré, je suggère de porter plutôt sa robe de chambre et ses pantoufles à une œuvre caritative. C'est encore plus discret et revient moins cher.
Chouette, grâce à vous j'ai enfin compris à quoi peut bien me servir mon diplôme de Supélec. Merci, l'Hippopo-Madame !!!
Merci à Josiane de nous avoir fait vivre ce quotidien féminin que nous connaissons mal.
Vraiment épatant !
Une femme avec un diplôme de Supélec ! Ce post est vraiment formidable.
Avec mes potes du club de foot "les buffles de Condom sur Baïse" on en rit encore...
Allez Raymond, resserre nous ça, c'est ma tournée !!
On entend de d'ces trucs de nos jours, j'vous jure...
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