mardi 15 novembre 2011

Affaire du guignol nazi : un heureux dénouement


Ces dernières semaines, un vent de terreur a balayé les rues, boulevards et venelles de notre beau pays, emportant comme des feuilles mortes la joie de vivre des enfants, l'obséquiosité des petits commerçants et la dentition de nos aînés. 

Son nom : la menace nazie. 
Son vecteur : des marionnettes à l'effigie d'Adolf Hitler et de ses sbires, pouvant (par des moyens mal déterminés) transformer le riant pays des 300 fromages en un sinistre régime totalitaire.
Son maître : Babinet, le criminel polymorphe, multirécidiviste et exuviable.


Babinet, le Pasteur des brebis galeuses

Babinet, qui avait déjà profité de ses marionnettes pour obtenir abusivement des bons d'achat dans plusieurs magasins de bricolage du Morbihan, risquait de tenter une offensive de plus grande envergure.

 Babinet, l'Orson Welles du chaos

Selon des documents entrés en notre possession, il était sur le point de lancer sa propre marque de céréales. On frémit à l'idée que les petits-déjeuners de nos enfants pourraient exhaler les relents nauséabonds des jours les plus sombres de notre histoire.

 Babinet, le Darry Cowl de la sinistrose

Les pouvoirs publics se sont bornés à prendre des mesures cosmétiques : durcissement de la réglementation du diamètres des marionnettes à main, une interdiction du port des moustaches "à la Chaplin" de 21h à 5h30, et un strict encadrement des manifestations nazies sur la voie publique (obligation de déclaration à la préfectures, port du brassard avec la croix gammée obligatoire)

Conformément à la nouvelle réglementation,une telle provocation est désormais impossible: 
les chapeaux haut-de-forme sont rabaissés à 10,7 cm maximum.



Il fallait alors qu'un groupe de citoyens informés, parfaitement entraînés, et ne se laissant pas intimider par la perspective d'une nouvelle guerre mondiale, prenne les choses en main
Hélas, un tel groupe ne se manifestant pas, c'est à l'équipe de l'Hippopotable qu'est revenue la périlleuse mission de neutraliser le Gandhi de la sédition.

En une dizaine de minutes, Raymond Cartier et René Leduc ont mis au point un plan aussi simple que médiocre. Il s'agissait d'appâter le Jimi Hendrix de l'entropie en lui faisant croire qu'un haut dignitaire acceptait la capitulation de notre République et lui remettait le pouvoir.

 Josiane Cartier a rapidement bricolé un masque de Pétain en papier mâché, plus vrai que nature.

René Leduc, sous les traits du Maréchal Pétain, spécialiste reconnu de la reddition, est donc allé déposer les armes de notre pays (pour de rire) aux pieds du Daniel Guichard de l'épouvante. Il en a profité pour le flatter bassement et se faire montrer les fameuses marionnettes nationales-socialistes

Tandis que Leduc distrayait le malfaiteur et ses sbires avec de mauvaises contrepèteries, Raymond Cartier entrait,  garant son solex entre les teutons de la cour partisane, se mêlait aux manipulateur des figurines nazies (1)… Le piège était amorcé. Il ne restait plus qu'à attendre qu'il pète à la gueule du Paul Klee de la malveillance.

 Babinet, voulant fêter son triomphe, organisa place de la Concorde un spectacle de marionnettes grandiose, calqué sur les défilés de sinistre mémoire de Nuremberg (et également sur le corso fleuri du 15 août à St-Chély d'Apcher, Lozère).

Mais, au moment où l'Hitler de feutrine allait déclarer l'avénement du IVeme Reich à la foule angoissée, Raymond sortit son arme secrète : une figurine du grand héros britannique, le célèbre premier ministre anglais, fameux pourfendeur de nazis. Le "Prime Minister" de carton pâte porta  avec vigueur un coup fatal à "Guignolf".




Et vlan ! Well done, mister Chamberlain ! 
(prononcer "Ouèlle done, mistère Tchambeurlèyne")


Décontenancé et un peu déçu par ce dénouement imprévu, Babinet abandonna aussitôt la partie en déclarant que ce n'était «pas du jeu». Il parvint néanmoins a fuir en attrapant le 42, semant nos collaborateurs qui n'avaient pas de ticket de bus sur eux

Le Botticelli de la conspiration reste libre, mais ses marionnettes funestes ont été saisies, et tout danger est pour le moment écarté. 

Merci à René et Raymond, nos courageux reporters, qui ont fait échouer ce complot, et à bientôt pour des articles que nous espérons un peu moins dramatiques (Josiane, et si vous nous prépariez une série sur la protection des pholidotes ou une sélection de barbes postiches pour les fêtes ?)

  

(1) Inutile de chercher un double sens, cette prose frise l'erratique.



(réclame)