jeudi 25 novembre 2010

Hippopo-madame : pourquoi les femmes tuent

Il est bientôt minuit (heure locale), et dans les locaux de l'Hippopotable, le calme semble régner. Ces messieurs sont déjà rentrés chez eux depuis plusieurs heures, à l'exception de Jean Farran qui ronfle en cuvant son Dry Pale (1).

C'est l'heure où, telle une petite souris furtive et dotée d'une poitrine avantageuse, Josiane Cartier se faufile dans la salle de composition ronéotypographique de ce blogue pour écrire quelques lignes qui vous sont réservées, mesdames.

Aujourd'hui, elle a décidé de parler d'un sujet terriblement amusant et pourtant rarement traité par les autres journaux et blogues féminins : le crime.

Elle a aussi décidé de terminer la bouteille de brandy cachée dans le tiroir de droite du bureau de son oncle Raymond, et de fumer les cigarillos de René Leduc, tout en lisant quelques chapitres d'un roman un peu leste prêté par Danielle Génault, mais ce sera quand elle aura terminé d'écrire ces lignes.






Avec notre partenaire commercial : Mitoufle
Mitoufle : mais c'est quoi, au juste ?

Bonsoir mesdames et mesdemoiselles. C'est Josiane. Aujourd'hui, donc, il ne sera pas question de cosmétiques, des avantages comparés du Poplon et du Tergalux, ni de petits plats délicats et néanmoins économiques, à moins que ces derniers comprennent une bonne dose d'arsenic.

Voici mon nouveau dossier :

Pardonnez cette maquette un peu bousculée, je ne suis pas très douée avec la Ronéotypographeuse, hi, hi !


Oui, car le fait que les femmes tuent n'est pas en soi une révélation. On sait que les femmes sont fréquemment l'instrument d'Hadès depuis Méduse, Lilith et Odette Planchin (ma camarade de  l'institut Ste-Gourmette). Mais il manquait une étude exhaustive de leurs motivations, moyens et subterfuge : la voici.


1- Pourquoi ?
«Pour s'amuser» n'était pas une option dans mon questionnaire.

Oui, l'effrayante vérité est là : 70% des femmes tuent par jalousie. Prenez garde, messieurs qui lisez ces lignes (et qui, d'ailleur, devriez plutôt être en train de consulter un article sur le tabac ou la pêche). La moindre incartade risque de transformer votre épouse (ou maîtresse, après tout) en une furie homicide qui n'hésitera pas à zigouiller sa rivale - et vous par la même occasion.

Passons sur la légitime défense, nous y reviendrons dans le prochain paragraphe.

L'amour d'un autre homme motive 10% des meurtrières. Voilà une piste intéressante à explorer. Il suffirait à nos limiers et criminologues de découvrir qui est cet «autre homme» responsable d'un acte criminel féminin sur dix, et de le circonscrire promptement : voilà bien des assassinats qui seraient évités.

Trois pour cent de ces dames tuent par cupidité. Preuve que le crime ne paie pas, ou bien peu : s'il y avait des millions de nouveaux francs à gagner en trucidant, gageons que la proportion serait bien supérieure.

Le plus intéressant, ce sont bien les 2% de «divers». C'est là qu'on trouve les motifs les plus excitants. En voici quelques uns :
- Pour essayer ce fusil d'assaut Steyr AUG doté d'un chargeur de 42 cartouches 5.56 NATO, «voyons un peu ce qu'il a dans le ventre».
- Parce que ses chaussures «grinçaient abominablement».
- Parce que j'ai cru que c'était mon père, «désolée, ce couloir est mal éclairé».
- Pour poser un acte de rebellion face à la phallocratie «et récupérer les 52 000 NF dans sa mallette».
- Par désœuvrement.
- Parce qu'il m'avait traitée de «gentille fille».

2- A quel âge ?


Cette fichue machine est impossible à régler correctement. Ah, si un homme était là.

Constat sans appel : c'est entre 40 et 60 ans que les femmes tuent, dans leur immense majorité. Une certaine logique est à l'œuvre : on peut supposer que les 70% qui commettent cet acte par jalousie sont en effet aux prise avec une plus jeune. Les 15% de meurtrières entre 20 et 40 ans correspondent d'ailleurs exactement à la proportion de légitime défense : ce sont celles qui parviennent à dégainer les premières face aux épouses quadra ou quinquagénaires bafouées et furieuses.
Au delà de 60 ans, seules 3% ont encore la force de tuer. Ou, hypothèse plus séduisante, elles ont assez d'expérience pour ne pas se faire prendre.

3- Comment ?


Odette Planchin, elle, n'a eu besoin que d'un regard pour terrasser le riche courtier en assurances.


La seule question vraiment utile, finalement, dans le cadre de cette rubrique qui se veut avant tout pratique.


Le revolver 
C' est clairement l'arme de choix, simple à utiliser, mortel à moins de dix mètres, toujours amusant à manier.
Mon conseil : n'écoutez pas le vendeur qui vous propose un jouet «tellement plus féminin». Les simples 22 et 35 mm ne tuent pas leur mari obèse dans 60% des cas. Prenez un très gros calibre. Un magnum 45 arrête une Cadillac en marche, voilà qui rassure quand on se retrouve face à un rougeaud égrillard de 90 kilos.

Le poison
Ne se démode pas. Facile à utiliser et à se procurer en droguerie, c'est l'ami de la ménagère homicide.
Mon conseil : ayez chez vous des rats, doryphores, caniches ou autres parasites dont la présence vous fournira l'alibi idéal pour la possession de produits toxiques et suspects.

Les armes blanches
Valeur sûre pour 18% des viragos. Un bon coup de surin dans le bide, voilà qui calme sa gourgandine. La hachette, spectaculaire, est à réserver aux femmes de grande taille, car le coup doit être porté d'assez haut pour fendre le crâne du mari volage : une hachette plantée dans l'épaule ou la cage thoracique impressionne mais n'envoie pas le coureur de jupons à la morgue.
Mon conseil : si vous optez pour le rasoir, évitez les modèles électriques à la mode, à moins que vous disposiez d'une pièce bien isolée et de beaucoup de temps.

Parmi les moyens divers, citons :
- Le camion compacteur à ordures.
- le missile atomique tactique (choisir un modèle discret)
- La hallebarde (peu adaptée à la vie d'une jeune femme moderne, mais tellement élégante)
- Un castor dressé pour tuer (prévoir 5 à 7 ans de training auprès d'un «beaver-coach»)




Quel que soit votre choix, les filles, n'oubliez pas : l'important n'est ni le mobile, ni l'arme, ni l'alibi, mais la victime. 

Bonne semaine à toutes !


(réclame)

(1) prononcer «Draille pèle»

25 commentaires:

Tertius a dit…

45% révolver
30% poison
18% poignard, hachette, etc.

Cela nous donne un intéressant tiercé de tête entre Fanny Kaplan, bien que celle-ci ait échoué, Lucrèce Borgia et Charlotte Corday.

Lepoilux a dit…

Il y a pis; Melle Cartier a omis un procédé bien plus répandu que ceux évoqués et bien plus sournois.
Il s'agit de l'épouse acariâtre qui, faisant de la vie de son mari un véritable calvaire, pousse l'infortuné à commettre, comme disent les publicistes spécialisés, l'irréparable.
Seul bémol à cette pratique: le désespéré est souvent enclin à entraîner son épouse avec lui dans l'au-delà.

KA a dit…

Le rasoir électrique, mais oui Mesdames, peut être une arme redoutablement efficace ! Il suffit de le brancher au réseau EDF en position barbe dure, puis de le jeter dans la baignoire où trempe votre époux qui connaîtra ainsi les vertus astringentes de l'hydrocution.

Les piles intermédiaires a dit…

J'ai moi-même fréquenté le fort vénérable institut Ste-Gourmette dans mes jeunes années (entre 1953 et 1812), et je tiens à réhabiliter Odette Planchin : c'est Edwige Crozier qui avait fait le coup (à la hallebarde dans le boudoir à opium). Qu'on se le dise, bon sang de bonsoir.

Paul a dit…

Lepoilux : cette méthode est aléatoire et peu gratifiante. Nous ne la recommandons en aucun cas.

Ka : Absolument. De même pour les piranhas, épaulards et bidons de 150 litres d'acide nitrique.

Piles : C'est donc vous, Miranda Levallois, qu'on surnommait affectueusement "Fesses de Mortadelle" ? Qu'est devenue Edwige après son évasion ? Est-il exact qu'elle est maintenant mariée à un magnat du porridge ? Avez vous toujours mon congre ? Merci de me donner de vos nouvelles.
A moins que vous soyez Antoinette Reclus, et dans ce cas, allez vous faire foutre avec votre autogyre clinquant et vos faux diamants, je vous déteste.

Anonyme a dit…

pour la ronéo ma chère Josiane, vous avez sans doute omis d'aligner le bord gauche a l'aide de la 2eme molette.
question de savoir faire et de niveau d'alcoolémie.

au plaisir ma chére Josiane

Jean Paul, plombier traiteur à Mougin

Les piles intermédiaires a dit…

Votre congre vous attend en poste restante à St Jacques de Compostelle, comme convenu. Je vous ai envoyé un câble à ce sujet le 12 juillet dernier, ne jouez pas au plus fin avec moi.

Paul a dit…

JP : Ah, il fallait donc tourner la mollette ? J'ai bien peur de l'avoir pétée à coup de burin.

Piles : Aucune trace de ce cable, soit il a été égaré, soit le congre l'a avalé, ce n'est pas rare.

Didier Kala a dit…

Mademoiselle Cartier,

je vous aime.

Bien à vous,
Didier Kala

PS : On vous a vu, Lepoilux. Vous auriez pu nous prévenir que cet endroit existait, petit Jean-Foutre.

Anonyme a dit…

Pour votre gouverne, j'utilise Mitoufle comme gibecière lorsque je chasse le nasique en forêt de Compiègne ou la taupe à nez étoilé, avenue de la Grande armée. En version sport, naturellement.
Votre bon Dr Bizard, Médecin chef à St Lazare

N.B a dit…

Instructif...et drole!

see you soon
http://filmschronicles.blogspot.com/

Lepoilux a dit…

Cher Monsieur Kala, un fin renard comme vous ne pouvait tarder à dénicher un tel poulailler!

Paul a dit…

Mr Kala :
Josiane vous fait dire qu'elle n'existe pas en vrai.

Didier Kala a dit…

@Lepoilux : mais apparemment j'ai quatre ans de retard. L'air un peu bête, là.

@Paul : vous je ne vous aime pas.

Anonyme a dit…

Paul,

Pourquoi continuer à nier ainsi mon existence?

Ne suis-je donc plus rien pour vous? avez-vous donc oublié ce jour merveilleux où vous frôlates de vos doigts ma longue jupe en tergal (d'ailleurs complètement trempée suite à une expérience stupide)? Et ces regards lourds de sous-entendus que vous me lanciez encore il y a à peine vingt-sept ans?

Mais je parviendrai à vous reconquérir, j'en fais le serment solennel.

Josiane Cartier
Journaliste d'investigation et secrétaire-sténo-dactylographe à Lille.

Paul a dit…

Et voilà : à l'instar des docteurs Moreau et Frankenstein, me voici confronté à mes propres créatures, qui semblent sorties de mon esprit dérangé pour me hanter, et laisser des commentaires sur mon blogue.

Magie d'internet et du désœuvrement.

Vous n'avez pas du travail à terminer plutôt que de harceler de la sorte un pauvre homme ?

PS : Josiane, passez donc à l'occasion me montrer cette jupe, j'ai un très gros sèche linge.

François a dit…

Bravo Mlle Josiane pour cette excellente étude et la qualité des ronéotypographies.

Je confirme que la hallebarde est particulièrement élégante à porter, mais difficile à utiliser. Le fléau, avec une masse d'acier munie de pointes est également du plus bel effet.

Continuez à nous distraire de la sorte. Vous finiriez première secrétaire de direction que ça ne m'étonnerait pas.

Anonyme a dit…

test

Anonyme a dit…

Formidable ce blog. Assez désopilant parfois.

Philippe

Paul a dit…

Anonyme : j'ai adoré votre test. Concis, pertinent, va à l'essentiel.

ysabeau@homuncule.info a dit…

Si je puis me permettre, nombre de femmes tuent pour s'amuser. Comme ce sont généralement les messieurs qui son en poession de tous ce qui sert à bien s'amuser, elles sont un peu obligées d'en passer par là pour arriver à leurs fins. Si ces messieurs étaient un peu moins accapareurs, on n'en serait pas là.

Anonyme a dit…

Chère madame Cartier si je prends la plume c'est pour vous demander que la prochaine fois, et avec votre talent, vous nous parliez 1) des femmes qui tuent d'autres gens et d'autres choses que des hommes (entité très envahissante dans votre article, reconnaissez-le) - en n'excluant pas le temps, bien entendu. 2) de celles qui se tuent elles-mêmes - par exemple "à te le le dire" etc. Serais très intéressée par ces sujets. Fidèle lectrice etc...formule.

Gina a dit…

Chère Madame Cartier,
Merci de votre article pratique et plein de bon sens qui change de ce qu'on lit habituellement dans la presse féminine (confection de pâtés lorrains, guide des tailles et colifichets exotiques). J'aimerai m'abonner à votre revue, pourriez vous éditer un coupon d'abonnement pré-timbré à renvoyer ?

Gina a dit…

Sapristi, j'ai trois ans de retard !

Paul a dit…

Gina : inutile de timbrer quoi que ce soit, notre équipe de rédaction est déjà affranchie.