C'est l'heure où, telle une petite souris furtive et dotée d'une poitrine avantageuse, Josiane Cartier se faufile dans la salle de composition ronéotypographique de ce blogue pour écrire quelques lignes qui vous sont réservées, mesdames.
Aujourd'hui, elle a décidé de parler d'un sujet terriblement amusant et pourtant rarement traité par les autres journaux et blogues féminins : le crime.
Elle a aussi décidé de terminer la bouteille de brandy cachée dans le tiroir de droite du bureau de son oncle Raymond, et de fumer les cigarillos de René Leduc, tout en lisant quelques chapitres d'un roman un peu leste prêté par Danielle Génault, mais ce sera quand elle aura terminé d'écrire ces lignes.
Avec notre partenaire commercial : Mitoufle
Mitoufle : mais c'est quoi, au juste ? |
Bonsoir mesdames et mesdemoiselles. C'est Josiane. Aujourd'hui, donc, il ne sera pas question de cosmétiques, des avantages comparés du Poplon et du Tergalux, ni de petits plats délicats et néanmoins économiques, à moins que ces derniers comprennent une bonne dose d'arsenic.
Voici mon nouveau dossier :
Pardonnez cette maquette un peu bousculée, je ne suis pas très douée avec la Ronéotypographeuse, hi, hi ! |
Oui, car le fait que les femmes tuent n'est pas en soi une révélation. On sait que les femmes sont fréquemment l'instrument d'Hadès depuis Méduse, Lilith et Odette Planchin (ma camarade de l'institut Ste-Gourmette). Mais il manquait une étude exhaustive de leurs motivations, moyens et subterfuge : la voici.
1- Pourquoi ?
«Pour s'amuser» n'était pas une option dans mon questionnaire. |
Passons sur la légitime défense, nous y reviendrons dans le prochain paragraphe.
L'amour d'un autre homme motive 10% des meurtrières. Voilà une piste intéressante à explorer. Il suffirait à nos limiers et criminologues de découvrir qui est cet «autre homme» responsable d'un acte criminel féminin sur dix, et de le circonscrire promptement : voilà bien des assassinats qui seraient évités.
Trois pour cent de ces dames tuent par cupidité. Preuve que le crime ne paie pas, ou bien peu : s'il y avait des millions de nouveaux francs à gagner en trucidant, gageons que la proportion serait bien supérieure.
Le plus intéressant, ce sont bien les 2% de «divers». C'est là qu'on trouve les motifs les plus excitants. En voici quelques uns :
- Pour essayer ce fusil d'assaut Steyr AUG doté d'un chargeur de 42 cartouches 5.56 NATO, «voyons un peu ce qu'il a dans le ventre».
- Parce que ses chaussures «grinçaient abominablement».
- Parce que j'ai cru que c'était mon père, «désolée, ce couloir est mal éclairé».
- Pour poser un acte de rebellion face à la phallocratie «et récupérer les 52 000 NF dans sa mallette».
- Par désœuvrement.
- Parce qu'il m'avait traitée de «gentille fille».
2- A quel âge ?
Cette fichue machine est impossible à régler correctement. Ah, si un homme était là. |
Constat sans appel : c'est entre 40 et 60 ans que les femmes tuent, dans leur immense majorité. Une certaine logique est à l'œuvre : on peut supposer que les 70% qui commettent cet acte par jalousie sont en effet aux prise avec une plus jeune. Les 15% de meurtrières entre 20 et 40 ans correspondent d'ailleurs exactement à la proportion de légitime défense : ce sont celles qui parviennent à dégainer les premières face aux épouses quadra ou quinquagénaires bafouées et furieuses.
Au delà de 60 ans, seules 3% ont encore la force de tuer. Ou, hypothèse plus séduisante, elles ont assez d'expérience pour ne pas se faire prendre.
3- Comment ?
Odette Planchin, elle, n'a eu besoin que d'un regard pour terrasser le riche courtier en assurances. |
La seule question vraiment utile, finalement, dans le cadre de cette rubrique qui se veut avant tout pratique.
Le revolver
C' est clairement l'arme de choix, simple à utiliser, mortel à moins de dix mètres, toujours amusant à manier.
Mon conseil : n'écoutez pas le vendeur qui vous propose un jouet «tellement plus féminin». Les simples 22 et 35 mm ne tuent pas leur mari obèse dans 60% des cas. Prenez un très gros calibre. Un magnum 45 arrête une Cadillac en marche, voilà qui rassure quand on se retrouve face à un rougeaud égrillard de 90 kilos.
Le poison
Ne se démode pas. Facile à utiliser et à se procurer en droguerie, c'est l'ami de la ménagère homicide.
Mon conseil : ayez chez vous des rats, doryphores, caniches ou autres parasites dont la présence vous fournira l'alibi idéal pour la possession de produits toxiques et suspects.
Les armes blanches
Valeur sûre pour 18% des viragos. Un bon coup de surin dans le bide, voilà qui calme sa gourgandine. La hachette, spectaculaire, est à réserver aux femmes de grande taille, car le coup doit être porté d'assez haut pour fendre le crâne du mari volage : une hachette plantée dans l'épaule ou la cage thoracique impressionne mais n'envoie pas le coureur de jupons à la morgue.
Mon conseil : si vous optez pour le rasoir, évitez les modèles électriques à la mode, à moins que vous disposiez d'une pièce bien isolée et de beaucoup de temps.
Parmi les moyens divers, citons :
- Le camion compacteur à ordures.
- le missile atomique tactique (choisir un modèle discret)
- La hallebarde (peu adaptée à la vie d'une jeune femme moderne, mais tellement élégante)
- Un castor dressé pour tuer (prévoir 5 à 7 ans de training auprès d'un «beaver-coach»)
Quel que soit votre choix, les filles, n'oubliez pas : l'important n'est ni le mobile, ni l'arme, ni l'alibi, mais la victime.
Bonne semaine à toutes !
(réclame)